Raconter l’Inde… Par une jeune missionnée de Natchatiramîne

Raconter l’Inde… Par une jeune missionnée de Natchatiramîne
Il est de ces expériences que seuls ceux qui les ont vécues peuvent raconter.
 
Comme chaque année, Natchatiramîne emmène de jeunes étudiants français en mission humanitaire, au plus près des enfants soutenus par l’association.
 
Nous tenions à vous partager ce témoignage poignant rédigé et narré par Agnès, une de nos missionnées de l’été 2019 en Inde, lors de la Réunion Annuelle de septembre dernier.
 
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Raconter l’Inde.
 
Quand Annie nous a demandé de vous dire quelques mots sur notre voyage, mille images me sont revenues en tête et je me suis interrogée sur la manière dont j’allais bien pouvoir les trier pour vous transmettre quelque chose de cette expérience hors du commun.
Et hors du temps. Je me suis dit que les mots auraient du mal à raconter un voyage vécu à cœur ouvert.
L’inde, ça a été, pour moi, des émotions, d’abord. Et la sensation d’être portée par des inconnus qui ont fait preuve d’une bienveillance comme on n’en connait peu ici. Une générosité qui n’attend rien en retour. Mais ces émotions seraient bien difficiles à vous transmettre. Je vous conseille plutôt d’aller découvrir ce pays fantastique et rempli de paradoxes incroyables. Ce pays aux mille couleurs.
Ce que je pourrais plutôt vous transmettre, ce sont les rencontres. Car l’Inde, ça a été beaucoup de partage, aussi. Et des échanges avec des personnes d’une culture bien éloignée de la notre, mais qui rappelle ce qu’il y a de plus magique dans la nature humaine, cette profonde humanité qui nous relie les uns aux autres. L’amour.
L’inde, ça a été du partage et de la joie, auprès d’enfants avec lesquels nous n’avions que peu de mots en commun. Mais justement, ça nous a permis de faire l’expérience de l’au-delà des mots, au-delà de la parole : qu’est-ce qu’il reste dans la relation quand on ne peut pas se comprendre à travers la langue ? Avec les filles, il y a eu la danse, le dessin. Avec les garçons le ballon, le volley et ce jeu du « tchapa » qui nous a donné l’impression d’entrer dans leur monde. Ces enfants nous ont ouvert les portes de leur vie à travers le jeu. Ces enfants nous ont appelé « amis » alors même qu’on venait de l’autre bout du monde et qu’on ne se parlait pas énormément, qu’on avait une couleur de peau différente aussi. Il y a eu les photos, également, qui nous on réunis. Et l’envie de remplir ces moments de joie, l’envie de donner à ces journées passées ensemble un air de vacances. Un air d’exception.
J’aimerais être capable de retranscrire combien ils sont venus, chacun, marquer ma vie par leur manière d’appréhender le monde et les événements.
J’aimerais raconter comment l’air angélique d’Ambarasi, par exemple, me revient souvent en mémoire pour mettre de la légèreté dans mon quotidien, comment la bienveillance et l’humour de Harish sont pour moi un exemple de bonté, comment la vivacité d’Arshena et le sourire de Martins m’ont montré qu’appréhender le monde avec leur regard était la meilleure manière d’être heureux.
J’aimerais savoir raconter aussi comment Barath m’a touchée. Et tellement d’autres… Mais cet amour ne s’explique pas. Il se ressent. C’est leur présence entière et sans retenue qui me restera en tête. Et les mots sont tous trop faibles pour la retranscrire.
 
Alors je préfère ne pas essayer et vous lire plutôt les derniers mots que j’ai écrit en Inde. Ceux qui ont clôturé mon voyage. J’étais à l’aéroport et je pensais à tout ce qui s’était passé pendant les trois semaines de séjour :
Les étoiles d’Inde. C’est des bateaux qui s’alignent sur la ligne d’horizon et viennent remplacer les perles du ciel. C’est des pêcheurs qui partent en pleine nuit. Le ciel est chargé et noir, mais les étoiles d’Inde, c’est des anges éparpillés sur ta route et qui te guident sans rien attendre d’autre que la joie de t’avoir rencontré un moment. Ce sont des questions un peu basiques qui viennent témoigner d’un intérêt pour toi et ta culture. Les étoiles d’Inde, ce sont des rires. Et parfois du silence partagé. Les étoiles d’Inde c’est des sourires marqués sur des visages cachant des histoires souvent terribles. Ce sont des cœurs immenses, ouverts pour les autres alors qu’ils n’ont rien de plus que l’amour à offrir. C’est du bonheur fait d’un regard porté sur l’océan.
Les étoiles d’Inde, c’est regarder le monde avec un cœur d’enfant.
Et pour terminer je dirais que cette équipe qu’on formait pour venir en aide à ses enfants ressemblait un peu à une famille rassemblée à l’autre bout du monde.
Agnès, septembre 2019
 
 
 

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